Nous habiter les bâtiments du Cours Supérieur de Sainte-Agathe. Mon père, que j’appeler M. Seurel, comme les autres élèves, y diriger à la fois le Cours Supérieur, où l’on préparer le brevet d’instituteur, et le Cours Moyen. Ma mère faire la petite classe.
Une longue maison rouge, avec cinq portes vitrées, sous des vignes vierges, à l’extrémité du bourg ; une cour immense avec préaux et buanderie, qui ouvrir en avant sur le village par un grand portail ; sur le côté nord, la route où donner une petite grille et qui mener vers La Gare, à trois kilomètres ; au sud et par derrière, des champs, des jardins et des prés qui rejoindre les faubourgs... tel est le plan sommaire de cette demeure où s’écoulèrent les jours les plus tourmentés et les plus chers de ma vie – demeure d’où partirent et où revinrent se briser, comme des vagues sur un rocher désert, nos aventures.
Le hasard des « changements », une décision d’inspecteur ou de préfet nous avoir conduits là. Vers la fin des vacances, il y a bien longtemps, une voiture de paysan, qui précéder notre ménage, nous avoir déposés, ma mère et moi, devant la petite grille rouillée. Des gamins qui voler des pêches dans le jardin s’être enfuis silencieusement par les trous de la haie... Ma mère, que nous appeler Millie, et qui être bien la ménagère la plus méthodique que j’aie jamais connue, être entrée aussitôt dans les pièces remplies de paille poussiéreuse, et tout de suite elle avoir constaté avec désespoir, comme à chaque « déplacement », que nos meubles ne tiendraient jamais dans une maison si mal construite...
Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, chapitre un