Je ne trouvais pas de nom à donner à cette créature bizarre que je voyais pour la première fois, et que je regardais avec stupéfaction.
Elle était vêtue d’une blouse [ROUGE] bordée d’un galon [DORE] ; mais les bras et les jambes étaient nus, car c’étaient bien des bras et des jambes qu’elle avait et non des pattes ; seulement ces bras et ces jambes étaient couverts d’une peau [NOIR] , et non [BLANC] ou camée.


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Ce n’est point une belle ville, ni propre, ni régulière. Les wagons chargés de minerai de fer ou de houille qui circulent du matin au soir sur des rails au milieu des rues sèment continuellement une poussière [ROUGE] et [NOIR] qui, par les jours de pluie, forme une boue liquide et profonde comme la fange d’un marais ; par les jours de soleil et de vent, ce sont au contraire des tourbillons aveuglants qui roulent dans la rue et s’élèvent au-dessus de la ville. Du haut en bas, les maisons sont [NOIR] , [NOIR] par la boue et la poussière, qui de la rue monte jusqu’à leurs toits ; [NOIR] par la fumée des fours et des fourneaux, qui de leurs toits descend jusqu’à la rue ; tout est [NOIR] , le sol, le ciel et jusqu’aux eaux que roule la Divonne. Et cependant les gens qui circulent dans les rues sont encore plus [NOIR] que ce qui les entoure : les chevaux [NOIR] , les voitures [NOIR] , les feuilles des arbres ; c’est à croire qu’un nuage de suie s’est abattu pendant une journée sur la ville ou qu’une inondation de bitume l’a recouverte jusqu’au sommet des toits.



H. Malot, Sans Famille.