Le siècle derni je peux en parler, je l’ vu finir... II parti sur la route apr Orly... Choisy-le-Roi... C’ét du côt d’Armide où elle demeur aux Rungis, la tante, l’aïeule de la famille...


Elle parl de quantit de choses dont personne se souven plus. On choisiss à l’automne un dimanche pour all la voir, avant les mois l plus durs. On reviendr plus qu’au printemps s’étonn qu’elle vive encore...


L souvenirs anciens c’ tenace... mais c’ cassant, c’ fragile... Je suis sûr toujours qu’on pren le « tram » devant le Chatel, la voiture à chevaux... On grimp avec nos cousins sur les bancs de l’impériale. Mon père rest à la maison. L cousins ils plaisant, ils dis qu’on la retrouver plus la tante Armide, aux Rungis. Qu’en ayant pas de bonne, seule dans un pavillon elle se fer sûrement assassin qu’à cause des inondations on ser peut-être avertis trop tard... [...]



D'après Louis Ferdinant Céline, Mort à crédit