Elle demeur au fond d’une pièce, devant la chemin, elle rest dans son fauteuil. Elle attend qu’on vienne la voir. Elle ferm aussi s persiennes à cause de sa vue.


Son pavillon ten du genre suisse, c’ét le rêve à l’époque. Devant, des poissons mijot dans un bassin puant. On march encore un petit bout, on arriv à son perron. On s’enfonç dans les ombres. On touch quelque chose de mou. « Approche, n’ pas peur mon petit Ferdinand !... » Elle m’invit aux caresses. J’y coup donc pas. C’ét froid rêche puis tiède, au coin de la bouche, avec un goût effroyable. On allum une bougie. L parents form leur cercle de papoteurs. De me voir embrass l’aïeule ça l excit. J’ét pourtant bien écoeur par ce seul bais... puis d’avoir march trop vite. M quand elle se mett à caus ils ét tous forc de se taire. Ils ne sav pas quoi lui répondre. Elle ne convers la tante qu’à l’imparf du subjonctif. C’ét des modes périm. ça coup la chique à tout le monde. II ét temps qu’elle décampe.


D'après Louis Ferdinant Céline, Mort à crédit