Deux vieux marins des mers du Nord
S’en revenaient, un soir d’automne […]
Joyeux d’orgueil, ils regagnaient leur fiord. […]
De la rive, les gens du port
Les regardaient, sans faire un signe :
Aux cordages le long des mâts,
Les Sirènes, couvertes d’or,
Tordaient, comme des vignes,
Les lignes
Sinueuses de leurs corps.
Et les gens se taisaient, ne sachant pas
Ce qui venait de l’océan, là-bas,
A travers brumes ;
Le navire voguait comme un panier d’argent
Rempli de chair, de fruits et d’or bougeant
Qui s’avançait, porté sur des ailes d’écume.

des mers du Nord
, un soir d’automne […]
d’orgueil, fiord. […]
De la rive, les gens du port
, sans faire un signe :
Aux cordages le long des mâts,
Les Sirènes, couvertes d’or,
, comme des vignes,
Les lignes
Sinueuses de leurs corps.
Et les gens , ne sachant pas
Ce qui de l’océan, là-bas,
A travers brumes ;
Le navire comme un panier d’argent
Rempli de chair, de fruits et d’or bougeant
Qui , porté sur des ailes d’écume.

D’après Emile Verhaeren, "Au Nord", Les vignes de ma muraille (1899)