Vous m’avez dit, tel soir, des paroles si belles
Que sans doute les fleurs, qui se penchaient vers nous,
Soudain nous ont aimés et que l’une d’entre elles,
Pour nous toucher tous deux, tomba sur nos genoux.

Vous me parliez des temps prochains où nos années,
Comme des fruits trop mûrs, se laisseraient cueillir ;
Comment éclaterait le glas des destinées,
Comment on s’aimerait, en se sentant vieillir.

Vous m’, tel soir, des paroles si belles
Que sans doute les fleurs, qui vers nous,
Soudain nous aimés et que l’une d’entre elles,
Pour nous toucher tous deux, sur nos genoux.

Vous des temps prochains où nos années,
Comme des fruits trop mûrs, cueillir ;
Comment le glas des destinées,
Comment on , en se sentant vieillir.

Émile Verhaeren, Les Heures d’après-midi