C’était unmatin d’octobre. Un ciel tourmenté de gros nuages gris limitait l’horizon aux collines prochaines et rendait lacampagne mélancolique. Lespruniers étaient nus, les pommiers étaient jaunes, les feuilles de noyer tombaient en unesorte de vol plané, large et lent d’abord, qui s’accentuait d’un seul coup comme un plongeon d’épervier dès que l’angle de chute devenait moins obtus. L’air était humide et tiède. Desondes de vent couraient par intervalles. Le ronflement monotone desbatteuses donnait sanote sourde […]

L’été venait de finir et l’automne naissait.

Il pouvait être huitheures du matin. Le soleil rôdait triste derrière les nues, et de l’angoisse, une angoisse imprécise et vague, pesait sur le village et sur la campagne. […]

Cejour-là, les petits bergers à la peau tannée traînaient le long des chemins et leurspas semblaient alourdis de toute la mélancolie dutemps, de lasaison et du paysage.

Quelques-uns cependant, les grands, étaient déjà dans la cour de l’école et discutaient avec animation. Le père Simon, le maître, sa calotte en arrière et seslunettes sur le front, dominant les yeux, était installé devant la porte qui donnait sur la rue. Il surveillait l’entrée, gourmandait les traînards, et, au fur et à mesure de leur arrivée, les petits garçons, soulevant leurcasquette, passaient devant lui, traversaient lecouloir et se répandaient dans la cour.[...]

Cela ne marcha pas très bien en classe, ce matin-là, et le maître dut crier fort pour contraindre ses élèves à quelqueattention. [...] Ils restaient absolument réfractaires à saisir l’intérêt que peut avoir pour dejeunes Français républicains l’historique du système métrique.

D'après Louis Pergaud, La Guerre des boutons
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